De quoi a-t-on besoin pour développer
les applications d’IA en Santé ?

Le développement d’applications dérivées de l’IA nécessite une grande compétence, un savoir-faire et une expertise technique impliquant des corps de métiers très larges regroupant notamment des ingénieurs, des informaticiens, des mathématiciens, des statisticiens, des techniciens, des mécaniciens, des physiciens ou encore des biologistes. Afin de permettre à l’écosystème de l’IA de se développer, de rayonner et de favoriser sa croissance, l’État Français a soutenu le développement de 4 Instituts Interdisciplinaires d’Intelligence Artificielle (3IA) sur le territoire : Nice-Sophia Antipolis « 3IA Côte d’Azur », Grenoble « MIAI Grenoble Alpes », Paris « PRAIRIE », et Toulouse « ANITI ». La stratégie nationale pour le développement de l’IA est consultable sur le site du gouvernement français. Le développement des Instituts 3IA sur le territoire français ont permis de développer des infrastructures adaptées afin de fédérer les acteurs de l’IA pour développer un cercle vertueux et favoriser les avancées dans ce domaine. Ils permettent le développement de collaborations internationales avec les meilleures institutions mondiales en IA et favorisent et soutiennent l’innovation ainsi que les liens avec le monde de l’entreprise.

Le Dr Juliette Raffort-Lareyre est titulaire d’une Chaire à l’Institut 3IA Côte d’Azur et son équipe travaille sur le développement d’applications d’IA pour mieux traiter les maladies cardiovasculaires. L’Institut 3IA Côte d’Azur rassemble des centaines de chercheurs travaillant dans le domaine de la Santé numérique et des territoires intelligents avec la participation de différentes institutions comme le CNRS, l’Inserm, l’Inria, la communauté d’agglomération de Sophia Antipolis et la métropole Nice Côte d’Azur, et des écoles telles que EURECOM, MINES ParisTech et SKEMA Business School.

Notre but à travers le site arterIA est de partager avec vous notre passion pour la médecine et la recherche ; de vous faire découvrir quels sont les acteurs de la recherche, comment ils travaillent et interagissent, et quelles sont les avancées récentes dans le domaine des maladies cardiovasculaires, notamment en IA.

Lorsque l’on touche au domaine de la Santé, une étroite collaboration avec les professionnels de Santé est évidemment indispensable pour pouvoir développer des applications qui sont à la fois pertinentes, performantes et sans risque pour les patients. Cela implique donc à la fois la participation des professionnels de Santé au sens large qu’il s’agisse du personnel médical et paramédical, mais aussi celles des patients, avec l’implication possible de leurs proches et de leurs familles. Les liens entre les structures de soins et les instituts d’IA se sont progressivement mis en place dans lesquels médecins, chercheurs, scientifiques, ingénieurs, mathématiciens travaillent main dans la main en collaboration pour développer la médecine de demain.

Les centres hospitaliers universitaires (CHU) ainsi que les groupements hospitaliers de territoires (GHT) sont ainsi au cœur de la collaboration nécessaire entre le monde de l’IA et le domaine de la Santé. Les GHT, mis en place par la loi de santé 2016, permettent d’associer les centres périphériques à un centre hospitalier universitaire (CHU) dans le but d’optimiser les soins aux patients, mais aussi de répondre aux missions d’enseignement et de recherche.

La Stratégie Nationale pour l’Intelligence Artificielle a permis de renforcer les infrastructures sur le territoire français (avec notamment la création des 4 Instituts 3IA depuis Avril 2019) et a permis de renforcer la position de la France dans le secteur sur le plan mondial. Près de 700 millions d’euros ont déjà été investis sur les 1,5 milliard d’euros prévus entre 2018 et 2022.

Concrètement, comment est financé le développement d’une application d’IA en Santé ? On peut schématiquement distinguer 2 parcours pour financer une application, qui peuvent être intriqués et complémentaires :

La voie académique, universitaire

Le porteur du projet dépose des demandes de financement de son projet de recherche et répond à des appels d’offre. Les appels d’offre pour financer la recherche dans le domaine de la Santé en France sont divers. Les montants des financements accordés ainsi que les critères d’éligibilité sont variables en fonction du type de projet et de son ampleur (dont par exemple la durée du projet, le nombre de centres participant et les retombées attendues). De façon non exhaustive, voici quelques exemples :

• Appels à projets européens : Projet Horizon, European Research Council.
• Appels nationaux : financements par l’Agence Nationale pour la Recherche (ANR), Fondation pour la recherche médicale (FRM), Fondation de France.
• PHRC (Programme hospitalier de recherche clinique) : il permet de financer des projets multicentriques, c’est-à-dire impliquant plusieurs structures de soin.
• Financement par des associations, sociétés savantes ou mécénat.
• Financement par la mairie, le conseil départemental ou le conseil régional.
• Appels d’offre interne à une structure de soins.